LE DIABLE ET LES DIX
COMMANDEMENTS


Le diable et les dix commandements est un film franco-italien à sketches (7 épisodes en l'occurence) réalisé par Julien Duvivier, sorti en 1962.

Commentaires personnels : Louis de Funès est marqué au générique, il apparaît 16 minutes et 52 secondes à 1 heure, 34 minutes et 30 secondes après le début du film ; il joue un escroc.

♦ Synopsis :

C’est le Diable, en voix off Claude Rich, qui commente tous les épisodes et sert de fil rouge.

1er épisode : Tu ne jureras point

Jérôme Chambard, un retraité que les religieuses de Saint-Vincent de Paul ont recueilli et qui assure la maintenance du couvent, jure comme un charretier, à leur grand effroi. N’obtenant aucune amélioration de sa part, elles décident de s’en séparer. Mais lorsque l’évêque leur rend visite, il reconnaît en Jérôme son ami d'enfance. Il lui donne l'absolution à condition que ce dernier, en pénitence, apprenne les dix commandements.On les retrouvera dans le 7e épisode, épilogue du film.

2e épisode : Tu ne convoiteras point, Luxurieux point ne seras et L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement

Françoise Beaufort trompe son mari Georges avec le riche Philip Allan pour pouvoir obtenir un superbe collier de prix. Elle dissimule ensuite son collier parmi des bijoux de fantaisie et les met dans une valise qu'elle dépose à la consigne d’une gare. Puis elle dit à son mari qu’elle a trouvé un bulletin de consigne et lui demande d’aller chercher l'objet. Le soir, lorsqu’elle rentre à son domicile, elle trouve sa meilleure amie Micheline en possession du fameux collier.

3e épisode : Tu ne tueras point

La sœur du séminariste Denis Mayeux s’est suicidée par désespoir à cause d’un criminel, Garigny, qui l’a forcée à se prostituer. Denis renonce à ses vœux pour venger sa sœur en faisant arrêter le criminel. Craignant que Garigny ne soit condamné qu’à quelques mois de prison, Denis le provoque pour que celui-ci l’assassine juste avant l'arrivée de la police et soit pris sur le fait.

4e épisode : Un seul Dieu tu adoreras

Dieu arrive dans une ferme, accomplit un faux miracle (un vieillard qui simulait la paralysie) et repart mais il est rattrapé par les infirmiers de l’hôpital psychiatrique d’où il s’était évadé.

5e épisode : Tes père et mère honoreras et Tu ne mentiras point

Le jeune Pierre Messager apprend que sa véritable mère n'est pas Madeleine, celle qui l’a élevé, mais Clarisse Ardant, une célèbre comédienne. Poussé par la curiosité, il lui rend visite dans la loge de son théâtre. Clarisse, ignorant qui il est, le prend d’abord pour un admirateur et joue les enjôleuses mais lorsqu’il lui révèle son identité, elle lui avoue que Marcel Messager n'est pas son véritable père. Pierre, en rentrant chez ses faux-vrais parents, va redoubler d'affection envers eux.

6e épisode : Tu ne déroberas point

Didier Marin, caissier d’une banque, est renvoyé par son patron. Juste avant qu’il ne quitte son guichet, survient un cambrioleur auquel Didier laisse complaisamment dévaliser la banque. Il s’arrange ensuite pour récupérer la valise contenant le magot et s’enfuir avec mais le cambrioleur le rattrape. Ils finissent par se mettre d’accord pour se partager le butin et ouvrent enfin la valise mais elle ne contient qu'un saucisson et un litre de rouge. Elle a été échangée par mégarde avec celle d'un clochard lorsque Didier s’est arrêté dans un café. Le clochard, stupéfait de trouver une valise pleine de billets, sera arrêté par la police.

7e épisode : Les dimanches tu garderas

On retrouve les protagonistes du 1er sketch. Jérôme est invité chez son ami l'évêque pour le déjeuner dominical. À force de trinquer avec Jérôme, l’évêque, complètement ivre, ne se souvient plus des dix commandements.

Le sketch « L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement » a été coupé au montage (Voir « Autour du film »)

 

♦ Fiche technique :

 

♦ Distribution :

♦ Commentaires :

De la comédie débridée donnant la part belle à Louis de Funès bien aidé par les dialogues à la verve audiardesque (Tu ne déroberas point) jusqu’à à la désespérance toute duvivieresque (Tu ne tueras point), les Commandements revisités par Julien Duvivier devraient satisfaire tous les goûts avec leur incroyable casting. En effet, (presque) toutes les stars françaises des années 1950 et 1960 sont là, exécutant impeccablement ces Commandements dans leur registre habituel. Michel Simon et Lucien Baroux ouvrent et referment le film dans deux sketches rabelaisiens jubilatoires (Tu ne jureras point et Les dimanches tu garderas) tandis que la froide duplicité de Françoise Arnoul est confrontée à la frivolité enjouée de Micheline Presle (Tu ne convoiteras point). On y voit encore Fernandel gravissant les échelons en troquant son exubérante défroque de Don Camillo (créé par le même Duvivier) pour celle plus retenue de Dieu carrément plus seyante… Le sketch le plus émouvant est sans doute celui dédié à l’amour filial (ou à l’amour tout court). Le jeune Alain Delon, après avoir rencontré son évanescente et superficielle vraie maman Danielle Darrieux, nous procure beaucoup d’émotion lorsque qu’il rejoint, débordant d’amour, ses faux parents où la prestation de la charismatique Madeleine Robinson, en fausse maman, devrait attendrir les plus insensibles d’entre nous (Tes père et mère honoreras).Ces Commandements, bien ordonnés par Duvivier, contournent la difficulté majeure des films à sketches, celle de l’« effet flipper » et constituent, au final, un ensemble cohérent et une œuvre cinématographique originale et réussie.

♦ Autour du film :